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Les membres des clubs ont pu bénéficier de nombreuses rencontres enrichissantes avec des artistes.
Le 11 mars avait lieu l’événement national du Quart d’heure de lecture avec comme slogan : “Éteignez votre portable, allumez votre cerveau, lisez !”.
À cette occasion, les membres du Book Club et les Ambassadeurs d’Île-de-France ont été conviés par le CNL et le Panthéon au vernissage de l’installation littéraire et temporaire “Pensées géantes” de Nicolas Frize.
Pour parfaire leur maîtrise de la chronique, les membres des clubs ont pu bénéficier d’un atelier “Rédaction de critiques” avec la journaliste Yoanna Sultan qui fut rédactrice en chef de la rubrique “Style” du Monde pendant près de 10 ans et travaille désormais pour la rubrique “Intimités” du Monde.
Le mois de mars a également été ponctué par des jurys côté Ciné Club.
Au national, les membres du club ont pu attribuer une mention “coup de cœur” à leur court-métrage favori dans le cadre du Nikon Film Festival. Leur choix s’est porté sur “First Kiss” de Alexis Cuzon :
“Après une séance de cinéma, deux jeunes amoureux s'apprêtent à échanger leur premier baiser. Ils font alors basculer la réalité dans un monde de comédie musicale, où l'euphorie de ce moment magique donne des ailes au jeune couple.”
En Île-de-France a également été constitué un jury pour le festival de documentaire Best of Doc. Les membres du club et l’Ambassadeur participants ont pu assister aux projections des trois films présentés en avant-première et remettre une mention “coup de cœur” au film “My stolen planet” de Farahnaz Sharifi.
Journal intime de la réalisatrice iranienne, fait d’images personnelles et d’images d’archives glanées ça et là, elle y raconte sa vie : depuis son enfant jusqu’aux manifestations Femme, Vie, Liberté.
En mars, on fête Le Printemps des Poètes alors le book club aura été “Tout en poésie” 🌋 Parmi les livres particulièrement appréciés par les lecteurs :
Elise :
“« Existe-t-il un plus grand rêve que la vie ? »
Quelle autre discipline que la poésie, lieu de naissance de l’onirisme, pourrait permettre l’esquisse d’une réponse à cette question ? Le poète Falmarès l’a bien compris et nous fait part de ses méditations dans son livre « Catalogue d’un exilé ».
Durant sa quinzième année, ce jeune homme d’origine mandingue fut contraint de quitter la Guinée pour rejoindre par la suite le Vieux Continent. Dans son récit, il explique alors : ce n’est pas tant l’exil et les horreurs qui l’accompagnent qui tuent, « c’est le rêve d’un monde imaginaire qui tue. »
Dans ce recueil de poèmes très intime, ce « réfugié poétique » nous livre donc un fragment de sa vie d’exilé. Héritier d'Hugo, de Rimbaud et de Senghor, il exprime son amour et sa douleur par des textes au lyrisme poignant.
Tantôt idyllique, tantôt réaliste, il parvient à traduire, par la versification, la fragmentation de son monde et les contradictions de son quotidien.
Bien que l’esthétisme de ses poèmes ne soit pas toujours à mon goût, il convient néanmoins de saluer l’ingéniosité de son écriture.
Cependant, serait-ce rendre hommage à la poésie de Falmarès que de chroniquer ce recueil avec des analyses banales et dénuées de sentiment ? Je préfère donc conclure sur une note lyrique.
« Catalogue d’un exilé », c’est le griotisme, le langage, la musique, la kora.
« Catalogue d’un exilé », c’est Conakry, la Guinée, l’Italie, la France, et toutes ces villes visitées.
« Catalogue d’un exilé », c’est la famille, la réunion, et cette terrible chose appelée séparation.
« Catalogue d’un exilé », c’est également la douleur, la nostalgie, la dureté des épreuves traversées.
« Catalogue d’un exilé », c’est la guerre, l’exil, le zodiac, l’enfer.
« Catalogue d’un exilé », c’est la mort, les adieux, la disparition de soi et des autres.
« Catalogue d’un exilé », c’est la liberté, le voyage, le vagabondage, les « oiseaux ».
« Catalogue d’un exilé », c’est le rêve, l’onirisme, inlassablement lié à son antonyme, le cauchemar.
« Catalogue d’un exilé », c’est enfin la douceur, la beauté, l’amour.
Finalement, « Catalogue d’un exilé », c’est la preuve que la poésie peut nous transporter partout, qu’elle transcende les cultures, les langues, les frontières, les Hommes.
Sasha :
“Avec “La chambre sans murs”, Morgane Ortin nous offre une plongée dans les méandres de l’amour, du désir et de l’introspection. À travers une écriture délicate, elle tisse un récit où la poésie se mêle aux émotions, nous invitant à explorer nos propres souvenirs et sensations.
Le titre, “La chambre sans mur” semble résonner comme une promesse : celle d’un amour qui refuse les carcans, d’une quête intérieure qui dépasse les frontières du tangible. Et selon moi, l’auteure parvient à transmettre de façon indéniable ce besoin viscéral de s’affranchir des limites qu’elles soient physiques, émotionnelles voire même littéraires.
Au fil des pages, je me suis surprise à ralentir, à relire certains vers et à me retrouver dans certains poèmes. D’après moi ce livre ne se consomme, mais il se savoure afin de comprendre les poèmes, de les mettre en lumière et de trouver leur sens profond ou simplement ce qu’ils déclenchent en nous.
Morgane Ortin nous rappelle que l’amour est un mouvement perpétuel, qu’il se vit dans le présent et parfois dans l’absence, dans les mots échangés et ceux tus. Je dirais que ce roman est à la fois très intime et universel.”
Louise :
“Une histoire très touchante qui met en scène une baleine âgée de cent mille ans et un facteur maritime. Zidrou invoque l’imaginaire des fonds marins, qu’on connaît peu mais qui abritent sûrement des trésors cachés. C’est le cas de cette baleine qui, dans son ventre, cache une gigantesque bibliothèque. Ces deux personnages vont se rencontrer, une nuit, alors que la baleine a oublié de chausser ses lunettes et le facteur n’y voyant pas grand-chose dans l’obscurité de l’océan infini. C’est le début d’une amitié toute particulière mais très attendrissante, pendant laquelle le facteur racontera sa vie sur Terre à sa nouvelle amie particulièrement curieuse à ce sujet. À la fin de cette conversation, la baleine lui prêtera un ouvrage de sa bibliothèque, leur donnant une occasion de se revoir une nouvelle fois.
Ici, Zidrou dénonce la chasse à la baleine et la cruauté des Hommes et montre de façon poétique l’impact que cette chasse a sur l’écosystème maritime et l’océan en général. Cette histoire est racontée de façon très douce, ce qui contraste avec la violence de la mort de la baleine et qui rend le récit encore plus beau.
J’ai beaucoup aimé les illustrations de cet album qui sont pleines de couleurs intenses et qui nous font plonger dans l’océan avec beaucoup de plaisir. Judith Vanistendael donne une couleur presque enfantine à ses traits, ce qui accentue la puissance du message transmis par l’histoire.
Un très beau récit que je vous conseille vivement !”
Clara :
“De larmes et d'écume de Stéphane Michaka est un roman qui mêle aventure, mystère et drame humain, en se basant sur un fait historique : la disparition inexpliquée de l'équipage du Mary Celeste en 1872. Ce navire américain est retrouvé dérivant dans l'océan Atlantique, totalement intact mais sans aucune trace de ses marins. Cet événement mystérieux a créé de nombreuses théories et c’est précisément sur cette énigme que Michaka construit son récit.
J’ai beaucoup aimé ce roman car il est structuré autour de deux temporalités. La première se déroule en 1872, où l’on suit le quotidien d'Elsie, une jeune femme embarquée clandestinement à bord du Mary Celeste. À travers son journal intime, le lecteur découvre non seulement les mystères qui se cachent à bord, mais aussi les souffrances et les espoirs de la jeune Elsie, qui fuit un passé douloureux. La deuxième, située en 1884, raconte l’enquête menée par Basil Huntley, un détective londonien, et son acolyte Spotty ou Finch de son vrai nom, qui tentent de percer les secrets du navire abandonné. C’était amusant car nous nous possédions le journal de bord d’Elsie dont Basil cherche à comprendre les mystères et ne sait presque rien à ce sujet.
J’ai adoré aussi l’écriture immersive de l’auteur qui nous plonge directement dans le roman et dans, aussi bien sur les vagues du Mary Celeste que dans le monde du XIXème siècle en Angleterre.
Les personnages sont aussi super bien construits. On ne sait plus quels personnages ont existé ou ceux fictifs. J’ai été très triste d’apprendre par l’auteur que Elsie est un personnage fictif du roman inventé par lui-même car j’étais beaucoup accrochée à ce personnage.
Ce qui fait la force de “De larmes et d'écume” selon moi, c’est sa capacité à réinventer une histoire déjà connue tout en donnant une interprétation à la fois nouvelle et fictive. Michaka ne se contente pas de raconter une disparition maritime, il invite également le lecteur à réfléchir sur des sujets de l’histoire, notamment sur la fin du roman lui-même.”
Parmi les films qui ont marqué le Ciné Club ce mois-ci :
Juliette :
“Comme le raconte ce film, l'histoire des Lumières se vit dans leurs innovations. On découvre des paysages, des mises en scène, des quotidiens... des vies humaines. Dans cette histoire des débuts du cinéma, on retrace aussi l'histoire de l'homme. On voit les activités de chacun, leurs apparences qui nous informent sur une époque passée. Mais on peut aussi voir le rapport à la caméra. Aujourd'hui, c'est un objet que l'on a au quotidien dans notre poche ou à la main avec notre téléphone. Mais en ces temps, c'était encore étranger et totalement fantastique de pouvoir immortaliser des images mouvantes. Un documentaire qui fait à la fois réfléchir sur ces évolutions, mais surtout fascinant de découvrir une époque pas si lointaine.”
Juliette :
“Je pense que c'est l'un des films, parmi tous ceux que j'ai pu découvrir jusqu'ici dans le cadre du Pass Culture, qui m'a le plus transcendée. Ma palette d'émotions était débordante : du dégoût, de la colère, de l'empathie, de l'impuissance... Un film qui m'a laissée sans voix. Et pourtant, Cassandre s'en sort, et j'ai l'impression d'être encore plus révoltée qu'elle ! Tous ces discours misogynes et réducteurs sur ce qu'elle subit sont ignobles. En sortant, j'espérais surtout qu'aucun spectateur ne ressorte un jour de cette projection en accord avec les propos tenus par les parents. Premièrement, cela signifierait que le message n'aurait pas été décrypté, mais surtout, cela ferait de cette personne un complice.”
Sakina :
“”Le clan des bêtes” est un film glacial et imprévisible. En effet, ce film m’a mis dans un état sans pareil, je suis moi-même surprise de mes réactions face aux scènes du film et aux frissons provoqués. En outre, ce film reste époustouflant par la qualité de montage au niveau des plans, du bruit, mais aussi par le choix de l’environnement choisit. “Le clan des bêtes” est un film froid qui nous plonge dans un récit de luttes entres personnages mais aussi de luttes intérieures. À chaque seconde du film tout peut basculer, avec une tension constante, chose qui est notamment transmise par la musique mais aussi par le silence qui paraît constant. C’est un film à la fois calme mais aussi bruyant. Il est possible de s’approprier le film par les personnages de Michael et Jack notamment, ces personnages nous permettent de voir la dureté du monde, et nous pousse par leurs histoires à ne pas juger les autres sans savoir leurs propres histoires et leurs bouleversements personnels. Les deux personnages présentés comme opposés au début du film se voient au final bien semblables dans leurs objectifs, tous deux ne veulent pas décevoir, sont rongés par le regret, et poussés à changer les choses.
Personnellement, le personnage de Michael m’a beaucoup affectée émotionnellement, par sa solitude notamment mais aussi car c’est un homme qui a de forts regrets, et qui est motivé à s’en sortir mais qui fait passer les besoins des autres avant les siens. Finalement le champ de l’espace et du temps provoque un mal être constant qui plonge dans l’ambiance voulue du film.”
Eléa :
“Avec humour et poésie, Julie Duval déroule le fil d’une existence. Tour à tour, la comédienne se métamorphose pour interpréter l’entourage de la protagoniste : la mère, le père, le chien, le professeur de théâtre et celui de boxe, la camarade… Dans une succession d’instants de vie, on voit apparaître les victoires, les angoisses, les violences… À travers ces multiples voix criantes de vérité, Julie Duval nous raconte le monde, et l’envie de le percuter avec un gant de boxe. Cette pièce, c’est une ode au courage, à la résilience, au respect de soi et des autres. Les éclats de rire fusent, les cœurs se serrent, les esprits cogitent. Humour, sensibilité, intelligence. Voilà trois mots pour décrire ce seul en scène. Virevoltant, sportif, captivant. Trois mots, ce n’est pas suffisant. Les mots ne suffisent pas. Il faut voir ça.”
Mouna :
“Ce seul en scène autobiographique de Sébastien Bravard, comédien et ancien professeur des écoles, fait ressurgir plein de beaux (ou mauvais) souvenirs de notre enfance. Comme le titre de la pièce l'indique, le comédien raconte sa première année en tant que professeur des écoles à Paris, dans une classe de CM1 en 2017.
J'ai trouvé cette pièce très intéressante du point de vue du fond, car elle met en exergue le métier d'instituteurice, dont il est rare d'entendre parler, que ce soit en littérature, au cinéma ou dans les arts vivants. Il nous parle de la vague d'information et de stress qui submerge un professeur, surtout au début de sa période d'exercice, car il faut s'habituer au caractère des enfants. On voit aussi qu'il tisse des liens avec ses élèves.
J'aime bien le fait que ce soit une pièce très autobiographique et en même temps qui montre une certaine forme d'impersonnalité, dans le sens où tout·e instituteurice peut se retrouver dans cette histoire, et peut-être aussi des parents d'élèves et des élèves eux-mêmes.
Il montre bien l'énergie que cela demande d'exercer ce métier, notamment par celle qu'il met dans son débit de paroles et dans ses mouvements. Il n'y a aucun temps mort, ce qui est difficile lorsque l'on est seul·e sur scène pendant si longtemps.
Je vous conseille vraiment ce spectacle, aussi drôle que touchant !”
© Photographie : Pauline Le Goff
Oriane :
“J'ai vraiment apprécié ce spectacle ! On passe par différentes émotions (rire, peur, tension, dégoût, pleures ...). On est captivé et on veut savoir ce qui se passe ensuite. Il y a une sorte de suspens qui nous tient en haleine. Les sujets ne sont pas forcément faciles à aborder. Mais c'est aussi là où la mise en scène intervient et, selon moi, rend le spectacle d'autant plus émouvant et forts.”
© Photographie : Pierre-Gondard
Léanne :
“Un très beau spectacle qui mélange plusieurs codes musicaux/artistiques, un mélange de drag show, de rap, de pop, tout ça accompagné de (supers) danseurs et d’émotions en tout genres. Piche est une artiste exceptionnelle, drôle et talentueuse. La première partie, de Vespi était tout aussi géniale, un DJ set digne de ce nom.”
Romane :
“Dès les premières notes, j’ai été secouée par l’énergie brute de l’artiste. Une présence incandescente, une voix vibrante et un set magistral porté par des morceaux retravaillés avec soin : une manière hyper agréable de redécouvrir ses titres !
Sur scène, ELOI bouge avec une liberté totale, enchaînant ses morceaux avec une énergie saisissante. La dynamique est entraînante, captivant immédiatement l’attention du public. J’ai été happée par l’intensité du moment.
Les jeux de lumière sont tout aussi puissants, transformant presque la salle en un night-club. Chaque effet visuel accentue la tension, plongeant le public dans un univers immersif où son et lumière ne font plus qu’un.
ELOI, c’est une présence scénique magnétique, une énergie brute, un concert qui ne laisse aucun répit. Samedi soir, elle a électrisé l’instant.”
Léanne :
“Un premier album à l’image d’Héléna, pétillant, doux et mélancolique. Gros coup de cœur pour « Karma », « Boule au ventre » et « Bonne Maman » mais toutes les chansons sont exceptionnelles. Une réussite !”
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